Positions

Transformation numérique dans le système de santé – DigiSanté

La Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse salue l’intensification de la coordination de la Confédération dans le domaine de la numérisation et des investissements pour déployer les mesures qui s’imposent urgemment. Il est indispensable d’impliquer étroitement les acteurs directement concernés non seulement dans la mise en oeuvre opérationnelle et dans sa planification, mais aussi dans le pilotage des projets stratégiques. Par ailleurs, il convient de définir des critères clairs et transparents pour la sélection des mesures et la définition des priorités. En outre, au sens de pharmaSuisse, il est nécessaire de prévoir des moyens complémentaires, de nature financière également, ainsi qu’une coordination pour l’implémentation des nouveaux processus numériques.

Contexte

DigiSanté est un programme du Département fédéral de l’intérieur (DFI) visant à promouvoir la transformation numérique du système de santé suisse. La phase initiale du programme s’étend jusqu’à fin 2024 et sa mise en œuvre est prévue d’ici fin 2034. L’objectif est de faire progresser la numérisation du système de santé, de combler les lacunes existantes et de définir une stratégie commune pour tous les acteurs. Le Conseil fédéral a initié le programme et le crédit d’engagement a été adopté puis transmis au Parlement le 22 novembre 2023. 

Position

et argumentation

La Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse soutient le projet DigiSanté. La numérisation du système de santé est un élément clé pour promouvoir la qualité et l’efficience dans le processus de traitement. Afin d’assurer le succès de DigiSanté, il est à notre sens impératif de préciser la mise en œuvre du programme dans un plan de mesures plus détaillé, qui tienne compte des priorités temporelles et financières en fonction du degré d’urgence et d’importance des différentes étapes pour la réalisation des objectifs et clarifie les rôles et les responsabilités. Dans cette optique, il est également essentiel que les fournisseurs de prestations concernés – et notamment les pharmaciens, qui ont déjà largement intégré la numérisation – soient étroitement impliqués non seulement dans la planification de la mise en œuvre opérationnelle, mais également dans l’élaboration et le pilotage stratégiques des mesures. En outre, en vue de la sélection des projets et des mesures, il convient de définir des critères transparents axés sur l’utilité des mesures correspondantes. 

La mise en place d’une infrastructure nationale, de standards partagés et de prestations administratives numérisées représente une première étape pertinente et importante, mais ne constitue encore que le préalable nécessaire. La discussion ne doit pas se limiter à l’établissement du socle de conditions, mais être consacrée à la réalisation effective et au financement nécessaire d’un système de santé numérisé sur toute la chaîne de traitement et au sein des autorités concernées. Ainsi, à ce jour, bien que les conditions sémantiques et techniques à la cybermédication aient été définies en 2017 par l’IPAG en collaboration avec eHealth Suisse, l’introduction d’une cybermédication continue chez les fournisseurs de prestations est encore loin d’être réalisée. Pour promouvoir efficacement la mise en place de flux de données sans rupture de médias pour les soins et la facturation comme le prévoit la stratégie Santé2030, il est nécessaire d’assurer l’introduction continue et coordonnée de cas d’utilisation, de standards et d’allouer des moyens personnels et financiers à l’intégration dans les systèmes primaires. Il est crucial que les professionnels de santé et leurs fournisseurs de systèmes primaires soient aussi impliqués et accompagnés activement dans les dernières étapes du déploiement du programme DigiSanté, comme cela a été le cas pour l’introduction de la cybermédication en Autriche. Seule une telle approche permettra la réalisation effective de cas d’application définis dans une vision stratégique qui, à terme, amélioreront la qualité du traitement des patients. Cet échange de données structuré dans un format uniforme remplit en outre la condition fondamentale nécessaire à une possible réutilisation des données à des fins scientifiques, de monitorage et d’analyse de la qualité.


Andrea Brügger

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